L’impératif de la mise en place d’une coalition part du constat que dans chaque démocratie, construire une majorité est nécessaire pour atteindre ses objectifs politiques, qu’il s’agisse de remporter des élections ou de faire adopter une décision politique comme un projet de loi ou un plan d’action.
Cet impératif de constitution de majorités s’impose aux différents acteurs de la vie politique. Même les Dirigeants les plus puissants ont besoin, au moins de temps à autre, de convaincre et de rallier d’autres personnes ou groupes qui ne lui sont pas nécessairement proches, d’harmoniser les points de vue ou de trouver un compromis autour d’une question précise.
Malgré la configuration pluraliste de notre pays (Guinée) en termes d’ethnies, de religions, d’idéologies politiques, de valeurs etc., le contexte politique d’aujourd’hui est caractérisé par une rupture totale, un dialogue de sourd entre l’opposition républicaine réunie au sein du FNDC et le pouvoir, à cela s’ajoute le désespoir et le désintérêt des citoyens vis-à-vis de la politique.
Le FNDC, déterminé à faire abdiquer la mouvance présidentielle, serait prêt à livrer la Guinée aux impérialistes de la CPI, pendant ce temps, rien ne semble arrêter cette dernière dans la poursuite de ses projets de coup d’Etat constitutionnel. Le caractère figé de ces deux blocs rend l’offre politique plus faible que la demande politique et le Peuple laissé pour compte, à la merci des gouvernants.
En Démocratie, imposer un point de vue singulier sans faire valoir celui des autres est difficile, voire impossible. Il s’en suit donc que tout ce qui relève de la politique nécessite le dialogue, la prise en compte d’autrui et le compromis.
C’est sur cette base que la COALITION DE L’OPPOSITION DEMOCRATIQUE EXTRA PARLEMENTAIRE ‘’CODEP’’ est construite. Une coalition qui se veut incontournable notamment pour celui qui cherche à promouvoir son projet de société, son programme d’action ou à préparer des élections démocratiques.
La CODEP est plutôt un mode tactique de regroupement dans lequel les partis politiques conservent leur autonomie doctrinale et idéologique, mais essayent, en tenant compte d’un certain nombre de problèmes et de questions, de se mettre ensemble, d’inventer des manières d’agir.
Nous essayons pour cela de nous regrouper afin de :
- Consolider nos liens entre les groupes politiques et non politiques
- Influencer l’échange politique global dans un sens ou dans un autre.
- Enrichir l’offre politique, en promouvant non seulement nos programmes de société mais aussi en contribuant au renforcement des principes démocratiques.
Notre Coalition est un dispositif de combat direct qui sera alimentée par plusieurs thèmes notamment l’organisation d’élections libres et transparentes, la justice sociale, l’instauration d’un Etat de droit, …
Quant au mode d’engagement de notre coalition (CODEP), nous sommes conscients que nous ne pouvons exiger une série d’amélioration en excluant dans notre démarche l’option d’un combat politique de front mais non violent : Dialogues, Marches, boycotts, meetings, pétitions, communiqués et conférences de presse, villes mortes, pays mort et désobéissance civile… qui ont été en partie utilisés par le FNDC sans arriver à inverser le rapport de force. Les raisons de cet échec récent sont multiples : administration électorale partisane, divisions des partis politiques et des opposants, etc.
Il faut dire que le bras de fer FNDC-MOUVANCE est déjà joué. Cette bipolarisation de la vie politique de notre pays est terminée.
La constitution a été votée et adoptée, il y a donc lieu de faire bloc autour de la CODEP pour renforcer la démocratie à travers l’instauration de l’Etat de droit, la justice africaine et le bien être populaire.
Nous sommes convaincus que les guinéens n’auront le salut que dans un dialogue franc entre les acteurs politiques sans exception. Une quelconque ingérence étrangère ne peut que compromettre l’instauration de la paix.
Cheick Oumar TRAORE
S.G du Parti de la Libération Populaire (PLP)
Chargé de la mobilisation de la CODEP